Face à une augmentation massive et croissante de l’information, l’individu peut-être facilement tenté de composer une représentation du monde arrangeante mentalement plutôt que vraie.

  • Certaines explications non – scientifiques ou pseudoscientifiques paraissent plus convaincantes car argumentées mais également logiques pour une meilleure compréhension par l’individu.
  • Les pseudosciences prétendent souvent rendre des services que la science ne peut pas rendre.

Il existe différents facteurs influençant la vision des choses qui nous entourent notamment dans le domaine de la pensée et de la pratique scientifique.

Science is not perfect. It’s often misused; it’s only a tool, but it’s the best tool we have.” – Carl Sagan

Les facteurs individuels

  • La pensée téléologique : Conceptualisation naïve du monde, c’est l’idée que tout objet ou événement à une fin en soi.

Ce biais ne dépend ni de l’âge ni du niveau d’étude, et surtout la pensée téléologique est un obstacle fort à l’acceptation de la science, de la méthode scientifique et de l’expertise scientifique.

  • L’essentialisme : La pensée essentialiste se produit lorsqu’un individu pense qu’une entité à des caractéristiques nécessaires, immuables et inhérentes. Elle peut aboutir à des généralisations excessives.

Exemple : Les remèdes “naturels” sont intrinsèquement bons ou plus efficaces et les remèdes “artificiels” sont intrinsèquement mauvais ou moins efficaces.

  • Style de pensée intuitif : Il a été constaté que le fait de s’appuyer fortement sur l’intuition est lié à l’approbation et à l’acceptation de diverses formes de croyances épistémiquement injustifiées.

Les facteurs sociaux

  • La confiance dans le témoignage : On suppose que les autres disent la vérité, à moins que nous ayons une raison ou une preuve de croire que quelqu’un ment. Donc les informations pseudoscientifiques deviennent accessibles et même crédibles.

Exemple : un individu faisant une vidéo sur internet va être plus écouté s’il porte une blouse blanche, en référence à un professionnel de santé.

  • Evaluation de l’expertise : Nous devons développer des compétences pour évaluer l’expertise et la fiabilité des sources d’expertise. Le fait que les scientifiques et les non-scientifiques puisent leurs connaissances à partir de différents supports (articles scientifiques, internet…) est un principe clé dans l’acceptation de la science, du déni de la science mais également de l’acception de la pseudoscience.

Les facteurs culturels

  • Identité culturelle : A travers nos différentes identités (politique, religieuse) nous percevons l’information d’une manière qui est cohérente avec nos valeurs.
  • Cognition culturelle : La cognition culturelle est motivée par des valeurs culturelles. Les individus associés à de la pseudoscience ou même de l’anti-science utilisent un langage de certitude lorsqu’elles discutent de sciences contrairement aux scientifiques qui utilisent un langage plus réservé.

Sources

La démocratie des crédules de Gérald Bronner

Psychology of Pseudosciences : Cognitive, Social and Cultural Factors de Emilio J. C. Lobato & Corinne Zimmerman

Podcast avec Gerald Bronner et Henry Broch : “les raisons du succès” sur France culture

Association médicale mondiale